Article imaginaire paru dans le journal local de vos vacances cet été.
Alors qu'il s’apprêtait, après une sieste bien méritée, à aller tranquillement se baigner, Monsieur X est mort subitement . Il semblerait que la cause soit d'origine cardiaque.
Pour les lecteurs que nous sommes, c'est une information relatée en trois lignes dans la rubrique "faits divers" du quotidien.
Les faits divers sont, en journalisme, un type d'événements qui ne sont classables dans aucune des rubriques qui composent habituellement un média d'actualité, et sont par conséquent regroupés au sein d'une même rubrique, malgré l'absence de lien qui les unisse (Wikipedia).
Avant l'apparition du terme "politiquement correct" dans notre vie, cela aurait été dans la rubrique "chiens écrasés". Mais cela ne change rien au fond. Aussi triste et dramatique que soit la mort d'un être humain, il est vrai qu'objectivement, au regard des informations dramatiques, en continu, que nous recevons tous les jours, la plupart d'entre nous penseront que cela ne mérite pas plus comme information et j'ose écrire que, personne, sauf les services de secours et sa famille, n'auraient connu l'information.
Imaginons un instant les choses autrement.
Éclairons ce fait divers en prenant de la distance, pour chercher à toucher de plus près ce qui nous échappe dans cette réalité de la mort subite d'un Homme.
Imaginons un instant qu'en France, tous les jours,
nous ayons 110 fois la connaissance d'un fait divers identique. C'est-à-dire, en moyenne "40.000 morts subites" par an, par arrêt cardiaque imprévu. Soit dix fois plus que le nombre de morts par accident de la route.
Imaginons un instant qu'en France, tous les mois,
22 avions de type Airbus A-320 avec 150 passagers s'écrasent au sol.
Personne n'accepterait ces situations, c'est pourtant ce qui se passe !
Sauf que c'est moins sensationnel qu'un crash d'avion, moins sensationnel qu'un accident de la route et qu'à la différence de l'avion ou de la route, beaucoup d'entre nous pensent que "l'on y peut rien".
(En France, les chiffres sont connus. 50.000 à 60.000 morts subites par an, dont 80% sont d'origine cardiaque).
Imaginons un instant que, si personne, a priori, ne peut prédire une mort subite par arrêt cardiaque,
tout témoin soit capable d'intervenir immédiatement pour effectuer trois gestes simples :
"Alerter le 15, Masser, Défibriller".
Les données chiffrées concernant la survie, après un arrêt cardiaque existent. Il est prouvé que si une victime bénéficie de gestes de secours précoces réalisés par un témoin, ses chances de survie sont de 50%.
Imaginons un instant que 25.000 personnes en France,
tous les ans après un arrêt cardiaque, continuent de vivre, d'aimer, de travailler, d'embrasser leurs proches parce que, vous ou moi, nous avons alerté le SAMU, nous avons appuyé sur la poitrine de la personne avec nos deux mains en attendant le défibrillateur le plus proche et l'arrivée des secours.
Imaginons un instant les choses autrement.
La victime n'est pas cet inconnu du fait divers de vacances. C'est notre mari, notre femme, notre ami le plus proche, notre collègue de travail. Serions nous heureux de savoir que la seule chose que le lecteur du quotidien retiendra de la mort de cet être cher, c'est trois lignes dans la rubrique des chiens écrasés, pardon, des "faits divers" parce qu'il y a, parait-il, une fatalité et que, surtout, personne n'a su intervenir avant l'arrivée des secours.
Imaginons un instant que nous ne changerons pas nos services de secours (SAMU,
Pompiers, Police, Gendarmerie). Ils font leur travail de la manière la plus efficace qui soit, mais ils arriveront toujours trop tard, si le témoin le plus proche ne sait pas intervenir. Ce que je sais, c'est que la population formée aux gestes de premiers secours - malgré tous les efforts de communication et de formation des services publics et des associations de service de secours depuis 25 ans ne suffit pas - est largement en dessous des chiffres d'autres pays ou les taux de survie lors d'un arrêt cardiaque sont nettement plus élevés parce que tout simplement il y a plus de témoins formés aux premiers secours. CQFD.
Imaginons un instant que tous les habitants de notre pays de plus de 10 ans*
soient formés à ces gestes simples. C'est 25.000 vies humaines sauvées par an !
*force nécessaire selon les médecins pour un Massage Cardiaque Externe sur un adulte.
Vous venez de lire cet article. D’abord merci 🙏.
Ensuite, que vous soyez d'accord ou non avec son contenu, qu’il vous ait apporté un éclairage nouveau sur le sujet traité ou non, qu’il vous ait intéressé, plu, interrogé, ou agacé.
En tout cas, qu'il ne vous ait pas laissé indifférent au point d'échanger nos points de vues sur le sujet.
Alors, pour cela,
Ce sera un grand plaisir
de vous répondre
Et vous pouvez aussi vous abonnez pour recevoir en avant-première nos informations
À très bientôt et merci encore.